Du gospel chanté par les esclaves, en passant par le blues et le jazz, les États-Unis sont l’épicentre de la musique moderne. Mélomanes avertis ou amateurs, deux capitales du swing et du rock sont incontournables. La scène éclectique et avant-gardiste de Chicago s’oppose à l’ambiance jazzy et plus traditionnelle de la légendaire Nouvelle Orléans. Indie ou big brass ? Gratte-ciels ou bâtisses coloniales ? On vous aide à choisir entre un voyage à Chicago ou à la Nouvelle Orléans.
Voyage à la Nouvelle Orléans, capitale du jazz
Imprégnée de l’atmosphère moite du bayou, la Nouvelle Orléans n’a pas son pareil. Les bateaux à vapeur sillonnent le Mississippi aux abords du quartier français et de ses balcons ouvragés… Une chaleur envoûtante qui fait tourner les têtes et qui semble avoir donné naissance au jazz. La nuit tombée, les musiciens prennent d’assaut les trottoirs de Bourbon Street. Une tradition qui remonte à l’invention du jazz Nouvelle Orléans, qui se joue avant tout dans la rue. On voit encore parfois passer des orchestres de cuivres sur des charrettes tirées par des chevaux, souvenir d’un temps révolu.
Pour remonter la piste des légendes du jazz, on visite le Preservation Hall, lieu mythique calfeutré où réécouter les plus grands standards. De son plancher de bois brut aux délicieux gombos, ragoûts de Louisiane, tout transpire une bonne humeur endiablée. Rendez-vous au printemps pour le Jazz & Heritage Festival, qui accueille le temps d’une semaine les plus grands jazzmen, de Steely Dan à Lauryn Hill. L’indispensable de tout voyage à la Nouvelle Orléans !
Preservation Hall, 726 St Peter Street, New Orleans
Jazz & Heritage Festival, http://www.nojazzfest.com/
Voyage à Chicago, l’avant-gardiste
C’est à Chicago que les solos d’improvisation firent évoluer le jazz de la Nouvelle Orléans. Louis Armstrong et son Hot Five y ont percé à la fin des années 1920. Dans les années folles, les speakeasys truffés de gangsters vibraient au rythme du jazz. On écoute les nouveaux jazzmen de la ville au Green Mill, club de jazz mythique ouvert en 1907 et qui a résisté à la prohibition. Un bar calfeutré où profiter d’un concert accompagné d’un Mint Julep ou d’un Whiskey Sour.
Passionnés de blues, ne cherchez plus ! C’est ici que Muddy Waters, l’interprète qui inspira les Rolling Stones, enregistra ses plus grands classiques. Pour retrouver l’ambiance survoltée des années 1940, rendez-vous derrière la façade de briques bleues du B.L.U.E.S. Dans ce club intimiste, on profite du son des basses autour d’une petite table, au coude-à-coude avec les musiciens qui ne jouent pas ce soir-là. Les artistes proviennent tous de la scène locale, et perpétuent les traditions du Chicago blues.
Aujourd’hui, Chicago continue de rayonner grâce la richesse de sa scène indépendante. Dès les années 1990, le rock alternatif y fit rage, avec les Smashing Pumpkins en tête. Les groupes indies Wilco ou encore Plain White T’s font désormais danser les hipsters du quartier de Wicker Park. À ne surtout pas manquer : les cocktails du très branché The Violet Hour.
Green Mill Jazz Club, 4802 N. Broadway Avenue, Chicago
B.L.U.E.S, 2519 N. Halsted Street, Chicago
The Violet Hour, 1520 N. Damen Avenue, Chicago